Nursery vu par… Nursery

Nursery est sans aucun doute le groupe avec lequel nous avons le plus échangé au moment de préparer cette élection.

Paul, batteur/chanteur de son état, a profité de ces échanges pour nous raconter l’histoire du groupe :

On a rencontré notre guitariste par annonce (coup de bol), on a cherché un batteur pendant un an et demi en composant une trentaine de morceaux pendant ce temps, puis on en a eu marre de chercher, alors j’ai pris les baguettes, on a tout jeté à la poubelle et on s’est enfermés un été pour composer un set accidentel. Comme je devais juste chanter et faire un peu de guitare à la base, je suis devenu batteur-chanteur malgré moi. Il aura fallu 6 mois pour m’habituer au niveau du souffle, avant je faisais 3 petits vertiges par set, en concert comme en répète.
On ne savait pas trop comment notre musique allait être reçue, et on ne connaissait que très peu de gens du paysage musical. On a construit notre musique de manière accidentelle, en partant de sons voulus ou trouvés au hasard (comme l’effet sur la voix), et de très peu d’influences musicales (on écoutait principalement Wire à ce moment là).
Dès le premier concert les gens nous ont soutenus, on a passé deux ans à enchaîner les concerts sans en démarcher aucun. On a rencontré beaucoup de gens de la scène alternative, d’assos, de lieux, ceux qui se bougent et qui aiment ça. On s’est mis aussi à organiser quelques soirées sur Nantes pour aider les groupes en tournée aussi.

C’est la rencontre avec le collectif des Loubards Pédés qui a enclenché beaucoup de choses. Ils nous ont vus par hasard dans une cave, et nous ont fait jouer un mois plus tard avec le groupe bordelais Chocolat Billy, du label les Potagers Natures. Début d’une longue histoire avec les Loubards et les Potagers.
Notre première tournée en 2015 nous a fait passer de Montpellier à Lille pour finir à Varsovie avec un petit coup d’avion.
A chaque concert je suis torse nu (sinon j’étouffe) avec une inscription débile sur le torse, et je me maquille et me mets des paillettes partout (car un batteur chanteur torse nu ça fait trop viril, on a voulu féminiser un peu l’affaire, car on aime l’ambiguïté).
On a fait nos clips nous-mêmes, on aime bien faire ça, même si on n’y connaît rien.

Pour notre album, on a voulu tester la formule live en studio avec un ingé son devenu notre ami, Doumé Maillard (ingénieur du son des Little Rabbits, et de plein de groupes), on a pris deux jours de studio en visant 4 titres. A la fin de la première journée on en avait bouclé 14, du coup le deuxième jour on a fait les voix, et on s’est dit qu’on allait sortir un album finalement. On a ensuite couru après le processus d’une sortie d’album, en découvrant les étapes. Donc avec un temps de retard, mais c’est pas grave, on en sortira d’autres.
Depuis peu on a un tourneur, Kshantu, qui s’occupe de démarcher les SMAC, le réseau subventionné etc. Nous on s’occupe du réseau alternatif, les lieux associatifs, les bars, les squats etc.
On a quitté nos boulots en octobre 2016 pour pouvoir tourner librement.
On va être pauvres, mais on va bien rigoler !

Et pour finir, une petite anecdote en guise de clin d’œil :

Entre nous on avait un délire avec les bibliothécaires : quand on débriefait après nos concerts on se disait que les gens n’avaient sûrement pas fait gaffe à certains détails dans le feu de l’action, mais que si ça se trouve des bibliothécaires dans le fond de la salle avaient tout relevé, et qu’on les décevait constamment…

On en a blagué avec ma sœur qui travaille à la médiathèque de Ste Luce sur Loire, et une amie à celle de Poissy…

Mais alors quand on a vu votre chronique et votre sélection, ça nous a fait comme si deux mondes parallèles se rejoignaient, ah ah !

Bref… c’était assez fantastique de notre point de vue 😉

Un grand merci à Paul pour sa gentillesse et à tout le groupe pour cet album vraiment génial…

Longue vie à eux ! 😉

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